Guy Bedos, Rideau et les autres

Hier soir j’ai vu Guy Bedos pour sa dernière tournée. Les lumières sont allumées, les gens s’assoient encore, une ovation débute,  François Hollande entre dans la salle. Il a une bonne tête, un air sympa. Cet invité surprise va donner du sel à la représentation, Bedos alterne adresse directe pour le prévenir des piques qui lui sont destinées et clins d’œil improvisés.
Ce qui est agréable quand on va voir Bedos c’est qu’on se retrouve en famille, comme aux primaires socialistes.

Dans sa revue de presse, qui occupe la plus grande part du spectacle, le camp est clairement choisi. La droite s’en prend dans la tronche, quand les petites blagues sur les dirigeants de gauche sont souvent précédées d’un « lui (ou elle) je l’aime bien ».
Malheureusement le « semi vieillard » comme il se nomme lui-même ne fait pas toujours mouche, l’équilibre entre finesse de pensée et plaisanterie bien lourdingue n’est pas toujours trouvé et/ou souffre de moments où la machine se grippe. Quelque fois la diction précipitée de Guy s’interrompt, la perte du rythme fait dérailler la vanne, qui tombe à plat. Mais cet instant désagréable ne dure jamais et toujours il repart.
Le show s’achève sur une note touchante, où Bedos invite le public mais surtout les artistes à s’engager et à se défendre.

La posture de Bedos, son militantisme sur scène, reste quelque chose de fascinant. Il fut un temps où il était loin d’être le seul, où les acteurs et humoristes engagés pullulaient, mais aujourd’hui il semble être une relique du passé (Coluche est mort depuis longtemps, Josiane Balasko et Muriel Robin aussi).

Les plus jeunes, qui n’ont vécus ni 68, ni l’émotion de 81 se foutent un peu de tout ça. Je ne peux m’empêcher aux derniers one man shows que j’ai vu. En gros je vois deux postures. Les cyniques, qui tapent sur tout le monde, de Guillon à Gaspard Proust, dans une tendance anarchisto-nihiliste chic et ceux, toujours plus nombreux, qui se concentrent sur la sphère intime. Chez ces derniers aucune trace, pas un soupçon de sous-entendu, comme chez Gad Elmaleh ou Audrey Lamy (et par extension les équipes des séries à succès  scènes de ménage sur M6 et de manière encore plus prononcée Bref sur Canal+).  

Ce que je retiens, je sais pas encore… à suivre.

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